Ma candidature est officialisée.
Voilà, c’est fait hier, lors de notre congrès fédéral, j’ai, du fond de la salle, annoncé ma candidature au poste de 1er fédéral du nord du parti socialiste.
J’avais bien prévu une bafouille pour expliquer le sens de ma démarche et je ne doute pas un instant que Gilles Pargneaux (1er fédéral sortant) m’aurait laissé m’exprimer mais très honnêtement à ce moment de la journée, je n’y tenais pas particulièrement.
Cependant, il a été convenu avec Gilles, mon challenger, que nous fassions parvenir une profession de foi à l’ensemble des militants et j’espère que la presse prendra un peu de temps pour relayer mes propositions et les siennes.
Néanmoins, je vous livre ce discours qui aurait pu marquer mon entrée officielle en campagne. Il me reste 15 jours pour convaincre 50% + 1voix des militants socialistes à me désigner comme le premier d’entre eux.
Le discours auquel vous avez échappé.
Mes chers camarades,
Ma candidature n’est pas celle d’une motion, c’est simplement celle d’un militant.
Celle d’un militant qui aspire comme de nombreux militants à une profonde rénovation de notre parti. Rénovation de notre corpus idéologique mais peut être avant tout celle de notre mode de fonctionnement.
Quand près deux militants sur trois ne se déplacent pas pour s’exprimer sur notre déclaration de principe, véritable colonne vertébrale de notre parti. Quand près d’un militant sur deux ne prend pas le temps de se déplacer sur notre orientation politique pour les trois prochaines années, alors oui comme l’a dit Rémi Lefevre le malaise militant n’est plus seulement une figure de style.
Alors certes, on peut invoquer que 100% des militants ont voté comme on peut dire que 100% des gagnants du loto ont joué. Mais ce serait à mon sens une erreur de d’analyse notre part de faire cette lecture pour le moins biaisée.
Comme nous avions balayé d’un revers de main, le résultat des municipales de 2001 au prétexte de quelques arbres parisiens ou lyonnais… quelques mois plus tard, nous perdions les présidentielles et les législatives de 2002.
Aussi, le parti ne peut une fois encore faire l’économie d’un réel débat sur cette rénovation introuvable, et plus particulièrement sur nos pratiques nationales comme fédérales.
Le monde avec l’élection de Barack Obama est peut être définitivement entré dans le XXI sc marqué par la diversité, l’hétérogénéité, la complexité.
Plus que jamais, notre parti, notre fédération doivent appréhender ces nouvelles réalités qui se traduisent aussi par de nouvelles aspirations démocratiques pour nos concitoyens. C’est aussi le bouleversement des hiérarchies, du rapport à l’information, à la communication.
De cela nous devons parler, débattre pour innover, inventer, pour continuer à faire de notre fédération un des modèles de fonctionnement pour le parti.
De même, c’est collectivement que nous devons réfléchir à adapter notre fédération aux modes de vie qui se sont profondément individualisés, fragmentés. Comment imaginer qu’on puisse continuer comme avant au risque de se couper un peu plus des Français.
On ne peut plus se contenter de se répéter comme à chaque congrès qu’il nous faut nous rénover… il faut le faire sur un objectif clair : certes faire revenir les militants dans nos débats mais surtout s’ouvrir aux citoyens en proposant des cadres clairs, décentralisés, des thématiques précises où élus, citoyens, professionnels du terrain, intellectuels puissent confronter leurs idées et que celles-ci se traduisent dans nos politiques menées au niveau local, régional et national.
De même, il est impératif de s’interroger sur notre communication vis-à-vis des militants. Elle doit s’adapter considérablement aux nouveaux outils qui sont à notre disposition et ne plus être conçue comme une machine de seule promotion mais bien comme un instrument au service du débat et au service du débat, des sections, des militants.
Pour conclure, ma candidature n’est pas une candidature d’opposition contre Gilles Pargneaux mais bien une candidature de propositions, celle d’un militant sans qui aspire à contribuer au changement socialiste de demain.