La rénovation ou la multiplication des pains…

La vie politique a comme la presse ses marronniers ou pour le moins Son marronnier… après chaque élection, la rénovation est dans le camp des vaincus… 2007 n’échappe pas à la règle bien au contraire… on tend à l’overdose des refondations avec un « atout » considérable pour la gauche… le réflexe pétitionnaire… moi le premier… avec l’appel des 379 « malheureux » de onatoujoursbesoindinventer… chiffre à comparer à la tribune parue dans Libération… soit moins que la fréquentation de mon blog en 2/3 jours… c’est vous dire…

Dans cet élan salvateur… en espérant qu’on marche bientôt sur l’eau… il m’était difficile de passer à coté des manifestes à la gauche de la gauche de la gauche… à croire que le score est inversement proportionnel au nombre de manifestes en circulation. La chose est assez cocasse puisqu’on peut parler de mise en concurrence de celui qui aura le plus beau ramage estampillé « vraiment à gauche » pour amadouer le badaud citoyen. Ne voyez dans ce qualificatif aucune connotation péjorative… mais au « marché de la pétitionnitte  »… on a un peu l’impression d’entendre la fameuse arrange du poissonnier « elle est fraîche ma pétition, elle est fraîche !! »… à cette première image, on peut ajouter celle du village gaulois… de gauche… assiégé qui se fout allégrement sur la gueule sur le thème du « Moi je suis de gauche »… notable différence… y pas de potion magique.

Si déjà au PS, une odeur de poisson pas frais semble entourer la rénovation… à la gauche de la gauche… le temps d’un LinkeParti n’est pas là de d’arriver… pointillisme et bataille d’ego semble inscrit dans le marbre… De la LCR à PCF… de Clémentine Autain à José Bové… juxtaposition volontaire… chacun entend bien que l’improbable réunification des gauches de la « Gauche » se fasse sur ses bases sans se soucier un seul instant que l’addition des miettes ne constitue pas une toute aussi improbable dynamique et encore moins un gage de crédibilité.

Cette réalité et d’autant plus surprenante et inquiétante… pour eux… que les divergences… personnellement… j’ai beaucoup de mal à les discerner… alors que je suis en situation d’observateur attentif… auraient-ils oublié qu’ils s’adressaient aux citoyens fussent-ils déjà de gauche.

Si sur la forme, je peux m’amuser de ce bordel ambiant… sur le fond… force est de constater la fracture qui me sépare d’eux. Non, les défaites de 2007 ne sont pas la seule résultante de « programmes pas assez à gauche » et d’une dérive droitière et deux fois non, une alternative crédible à l’hégémonie sarkozienne ne situe pas dans une addition de mesures dites de gauches… du genre la semaine des 3 jours et pourquoi pas 2 d’ailleurs, le SMIC à 2000€ et j’en passe… cet amalgame ne constitue pas une cohérence… en citant E. Morin (de mémoire) que j’aime répéter, « la somme du tout est différente de la somme des parties qui la compose »… et si en mathématique 1+1=2, il ne faut jamais perdre de vue que ce résultat est aussi le fruit d’une construction normative admise par tous… c’est vrai pour cette science dite dure, ça l’est davantage encore dans le « monde du sociétal »… mais il est vrai qu’il est parfois difficile de se sortir d’une forme de déterminisme même marxiste…

Bon… j’ai dit tant de mal que je m’en vais de ce pas… lire l’appel des Montebourg, Valls et Gorce… ça m’intéresse et… j’en parle demain…