Google Une hégémonie inquiétante.
Ce matin, je pensais me fendre d’un énième billet sur les ressorts du sarkozisme triomphant mais au détour de mes « recherches » sur le web 2.0, je suis tombé sur une dépêche sur Google.
Celle-ci m’apprenait que la firme américaine mettait en service son nouveau moteur de recherche… vous pouvez pensez que c’est une nouvelle sans importance, non et ce pour une raison quantitative… Google draine près de 70% des internautes de plus 15 ans (source ComScore), soit près de 500 millions d’utilisateurs !!
A cela, il faut ajouter la volonté de Google d’exercer un contrôle sur la connaissance, le savoir et de l’organiser ; une citation intéressante du patron de Google Europe «notre mission c’est d’organiser toute l’information du monde ».
Il est donc évident que tout changement sur le « fonctionnement » de Google a des conséquences importantes sur la toile et sur ce que le moteur nous remontent suite à une recherche.
Donc le groupe a présenté sa nouvelle mouture baptisée « Universal Search », son objectif est de produire des réponses multimédias ce qu’il ne faisait pas jusqu’à maintenant. Ce « progrès » a été rendu possible grâce à la politique d’acquisition de Google inc, de ses efforts d’indexation des contenus de tout ce qui existe, ou presque, sur la toile et par une numérisation des bibliothèque mondiales.
Si d’un point de vue technique, on peut saluer cette prouesse, on également en droit, par devoir, de s’interroger sur une telle concentration d’autant que celle-ci est d’une opacité totale. Déjà, la notion de « pertinence » mis en exergue est sujette à caution car pour Google, celle-ci tient compte du page rank ce qui se traduit en fait par le nombre de fois où à la page a été cliqué. « Sa pertinence » et donc par voie de conséquence la qualité de l’information, pour la majorité des internautes, repose sur la quantité et non sur le contenu proposé. A l’échelle où se situe l’enjeu… cette dérive est particulièrement inquiétante.
On doit ajouter que les différents algorithmes nécessaire au bon déroulement de la recherche sont les secrets les mieux gardés au monde… or des exemples récents montre la dangerosité de état de fait pour le plein exercice de la démocratie… pour plaire au pouvoir chinois, une censure active avait été mise en place sur le moteur, complètement transparente pour l’utilisateur.
Cette montée en puissance et en contrôle met Google dans une position hégémonique jamais connu à ce jour. Par la même, l’entreprise se positionne sur la prochaine révolution majeure du Net, le Web Sémantique. En deux mots, le web sémantique, c’est permettre à des machines de donner un sens à un contenu (page web, vidéo, sons…) et donc d’automatiser des traitements… et alors… Google offre des services (car Google fait le bien… c’est une de ses devises) permettant d’utiliser un traitement de texte, une messagerie aussi conviviaux que ceux que vous utiliser sur votre ordinateur. La différence, tout est hébergé sur les serveurs de Google et donc il est possible d’en contrôler le contenu…
Je suis informaticien, citoyen et ce moyen terme m’inquiète au plus haut point … aussi je me pose cette question : quand un outil tend à l’universalité, est ce que la notion de copyright peut encore avoir encore un sens ?
(Encore écrit à la va vite ; si des points sont nébuleux, n’hésitez pas à m’interpeller ou à me dire ce que cela vous inspire).