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Marc Vasseur (Journal à quatre mains)

Un monde dans le mur ?

19 Mars 2009 , Rédigé par Marc Publié dans #Reflexions...enfin on essaye

La crise n’en finit pas… sans compter les millions d’emplois détruits dans le monde, le système imposé depuis près d’un demi siècle semble voler en une multitude d’éclats dont certains ne mesurent pas encore toutes les conséquences.

 

Le système bancaire américain est en solde quasi-définitif et chaque heure qui passe voit la FED et le gouvernement américain injecter des milliards non pour relancer mais simplement pour le maintenir sous perfusion.

 

Hier à Washington on a même remis en marche la planche à billet, avec les achats de bons du trésor… jetant par la même toute la théorie de la main invisible et vertueuse, ce n’est pas nouveau, c’est juste la confirmation que, n’en déplaise à nos piètres augures européens, la crise est profonde, très profonde où les efforts initiaux n’ont pour l’instant que de très maigres résultats. A cela, La FED augmente ses « fonds », en les doublant pour le rachat des titres adossés au crédit hypothécaire… en somme les crédits pourris insolvables.

 

Sinon bien sur le retour de la croissance est toujours prévu pour 2010… D’ailleurs, quel meilleur indicateur que les places boursières au rebond depuis une semaine comme des moutons de panurges…

 

Sauf que cette vision idyllique d’un retour à la normale d’une croissance bâtie sur le modèle de la vis sans fin n’est pas partagée par tout le monde. Hélas, pour nos gouvernants aveugles, il ne s’agit pas obligatoirement de dangereux gauchistes… loin s’en faut.

 

« Et si la crise de 2008 représentait quelque chose de beaucoup plus fondamental qu’une grave récession ? Et si elle nous annonçait que l’ensemble du modèle de croissance que nous avons créé au cours des 50 dernières années n’est tout simplement pas viable économiquement et écologiquement, et que l’année 2008 est celle où nous avons heurté un mur - celle où Mère Nature et le marché nous on dit tous deux : assez. ». Qui s’exprime comme cela, simplement Thomas Friedman, accessoirement éditorialiste du brûlot gauchisant du New York Times. Pourtant, jusqu’alors, il faisait partie de ces gens qu’on avait l’habitude de qualifier de raisonnables.

 

Au fond, en ce moment je m’interroge plutôt sur la capacité de nos dirigeants européens… de Trichet à Barroso en passant par Sarkozy… Depuis le début, on sent ce leitmotiv suranné du « il faut faire comme avant » même si pour le président de la BCE on doit encore accélérer la pression sur les salariés… tant qu’à faire. Faut-il d’ailleurs rappeler une nouvelle fois, que le locataire de l’Elysée n’avait de cesse de marteler que les français n’étaient pas assez endettés et même ; il y a encore quelques mois, un rapport d’obscurs économistes insistait sur la nécessité de multiplier les crédits hypothécaires… alors que nous avons pris en pleine poire les effets de tels pratiques outre-atlantique. Une fois qu’on met le doigt dans cet engrenage conjugué à la stagnation des salaires, on finit inexorablement par y mettre le corps en entier.


Mais non, ce n’est pas grave, les bonnes vieilles recettes devraient faire leur preuve, c’est tellement plus confortable et surtout ça ne demande aucun effort intellectuel particulier.
Ce constat est fait par Paul Krugman « Le danger immédiat et manifeste pour l’Europe à l’heure actuelle réside ailleurs, dans l’incapacité du continent à réagir efficacement à la crise financière. ». Autre passage intéressant qui va à rebours d’ailleurs des théories fumeuses de Laurence Parisot et consorts, « L’importance de ses Etats-providence n’est pas la cause de la crise actuelle en l’Europe. De fait, ils sont un facteur réel d’atténuation de cette crise. »

 

Alors oui, depuis quelques mois, j’ai mal à « ma gouvernance » et bien que socialiste, je ne vois pas non plus beaucoup d’efforts de la part de la social-démocratie européenne pour tenter d’avoir une vision plus innovante et en rapport avec les enjeux auxquels nous sommes confrontés… A un point tel qu’il est de plus en plus probable que le PSE ne présentera personne face à l’âne Barroso

 

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A
Bon article ! ce qui est inquiétant aussi c'est que :dans certaines villes, on continue à  gaspiller des deniers publics. Lambersart (59) =  M.P. DAUBRESSE ( ancien CDS, UDF  puis  UMP) bien sur ville résidentielle (pour l'instant..)  mais Y a des citoyens qui essaient de s'opposer à des projets couteux du Maire UMP
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D
J'adore toujours les commentaires sur l'ancien monde. Genre: les manifestants (dont on comprend l'angoisse bien sûr) sont fixés sur l'ancien monde. C'est bien un truc socialo ça: l'ancien, c'est pas beau; le nouveau, c'est beau. Le problème, c'est que c'est un peu une idéologie de supermarché qui veut fourguer sa nouvelle camelote. Moi, j'ai l'impression que "l'ancien" (l'Etat, les plans économiques genre "ardente obligation" chère à De Gaulle, les nationalisations, voire une certaine frugalité comme celle prônée par Yves Cochet, etc) risquent de faire un retour en force et devraient s'imposer face à une autre forme d'ancien: les services de merde et jamais de production, le libéralisme bêta, l'endettement perpétuel, les grands stades aussi moches que celui de Berlin en 36, l'Europe indistincte où l'on voit se pavaner ujn "bushiste" comme Barroso, etc.
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B
<br /> Le secteur marchand détruirait 387 000 postes au premier semestre 2009, selon l'Insee. <br /> Le chômage progresserait de 1 point en six mois, à 9,2 % de la population active en juin 2009.<br /> <br /> <br /> Au total, le repli annoncé au premier semestre par l'Insee est, peu ou prou, celui prévu par le gouvernement... sur l'année. <br />  <br /> http://www.lesechos.fr/info/france/4844508-pres-de-300-000-chomeurs-supplementaires-d-ici-a-juin.htm<br />  <br /> <br />  <br /> <br />  
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P
Moi aussi je ne trouve pas grand chose à redire à cet article. C'est toujours plus difficile de louanger que de critiquer, c'est la loi du genre.Comme je l'écrivais dans un commentaire, le programme d'Europe Ecologie me parait bien plus novateur et va dans le même sens que cet article.De même le programme d'Obama qui veut créer 3 millions d'emplois.A l'inverse, tant les manifestants (augmentation du SMIC, du pouvoit d'achat) dont on comprend par contre l'angoisse devant la situation  que le gouvernemnet (notamment le refus de remettre en cause le bouclier fiscal) me semblent figés sur "l'ancien monde"
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P
Pas de commentaire sur ce bel article, en dehors d'un copié/collé qui eut pu être déposé n'importe où ailleurs. Inutile de forcer son talent si l'objectif n'est que d'obtenir des réactions à on billet, c'est probablement connu des blogueurs et en tout cas cet exemple le confirme. Faut dire aussi qu'il n'y a rien à redire sinon que j'observe comme vous que :- les pouvoirs néo-libéraux ont du mal à remettre en cause leur manière de penser (pas étonnant)- l'Europe est incapable de changer de cap, inconstitutionnellement figée...- que le PS et plus encore le PSE sont tout aussi  bloqués, gagnés qu'ils sont par l'orthodoxie libérale (et c'est quand même ce qui me surprend et me déçoit le plus. Vous avez raison de souligner combien l'absence de candidature contre Barroso est très révélateur que la gauche (modérée) n'a pas de réponse et de projet alternatif : c'est très grave !
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