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Marc Vasseur (Journal à quatre mains)

Suis-je soluble dans le sarkozisme ?

13 Juillet 2007 , Rédigé par Marco Publié dans #Reflexions...enfin on essaye

A l’heure où Hollande estime que « Sarkozy "ne parviendra pas" à déstabiliser le PS »… bien petit monde que le sien… je m’interroge malgré tout sur la période qu’on est entrain de vivre avec ce président de rupture.
Il est inutile de se mentir à soi même, qu’on le veille ou non, Sarkozy renouvelle profondément la vie politique française au-delà des « débauchages » individuels. Dans sa pratique politique, il fait montre d’une audace rare, bousculant sans vergogne les pratiques et comportements tradiontionnellement admises. La mise en place de ce comité de refonte de la 5ème est à ce titre assez révélatrice de cet état esprit… par ailleurs difficilement imaginable. D’une part et à première vue, je trouve la composition de ce comité équilibré d’autre part, j’estime que le cadre tracé par Sarkozy est plutôt cohérent. Après tout la reconnaissance de l’opposition, l’introduction d’une dose de proportionnelle, la limitation à deux mandats successifs pour le président sont des éléments qui vont dans le bon sens. Je risque de rester sur ma faim en matière de cumul de mandats mais… après tout le PS est également un parti de cumulards…
Dans ce sens, je me satisfais de cette image du président qui gouverne à des années lumières de la posture mittérando-chiraquienne à l’écoute du peuple… après tout, on élit un président pour ça. Cependant, je ne peux ignorer les vivicitudes quotidiennes qui tendent à mettre en place des passe-droits pour lui et sa coure… ça m’exaspère mais n’est pas de Gaulle ou Mendès France qui veut.
A ce stade, je pense Sarkozy veut déjà s’inscrire dans l’Histoire non comme un président bâtisseur mais davantage comme un Président « rénovateur»… un homme au-dessus des contingences partisanes.
C’est bien là que se situe, à mon sens, l’imposture… si il y a un bien un Sarkozy de France et il y a aussi le Sarkozy de Neuilly… et c’est son majordome… Fillon… qui est chargé de mettre en branle ce deuxième Sarkozy.
Cette face encore camouflée par l’hyper activisme politique de Sarkozy est cependant déjà l’œuvre. Ce n’est pas une nouveauté, elle était déjà présente durant toute sa campagne, elle découle d’une vision profondément conservatrice de et inégalitaire de la société où rien ne justifie de contrarier cet état de fait… et je serais même tenter de dire au contraire… le premier train de mesures économiques procède de cette lecture et à n’en pas douter tout ce qui touchera à la santé, à l’éducation, aux droits du salarié seront dans le même esprit. Il est somme toute assez déroutant d’entendre Fillon appeler à une France de petits propriétaires et dans un même élan favoriser l’insécurité sociale à tous les étages… les deux me semblent profondément antinomiques… bon d’accord, je m’appuie sur la psychologie de café du commerce.
Au contraire de certaines analyses, je ne crois pas qu’il puisse exister un sarkozysme de gauche. Accepter l’intangibilité des inégalités sociales, c’est de facto renoncer « au progrès social ». Si  pour l’heure il y en a un, il est pour moi purement conjoncturel… du fait d’une opposition en crise d’identité… crise d’autant plus grave qu’elle traverse tout les champs de l’intervention politique.
 Nul doute que dans les prochains mois, on percevra davantage chez Sarkozy ce penchant napoléonien (mais le petit comme le remarque un article du Gardian) mêlant une certaine forme d’autoritarisme étatique et la bourgeoisie possédante…. Rien qu’en cela, je ne suis pas soluble dans le sarkozysme… même de gauche… car il n’existe pas.
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D
Marc,je reste souvent confondu par la justesse de tes analyses.Le peuple de gauche est bien entendu destabilisé, malgré les propos de Hollande. Mais il ne l'est pas forcément par les gesticulations sarkozystes ; d'une part parce qu'il y est déjà habitué (voilà 5 longues années que ça dure), d'autre part, parce que ceux qui s'en vont n'incarnent finalement plus grand chose.Pour ma part, je regrette de devoir le dire, entant que socialiste, je n'ai jamais entendu Jack Lang porter une analyse un tant soit peu convaincante sur quoi que ce soit.J'ai bien conscience de la dureté de mon dernier propos mais je ne peux m'empêcher de constater que malgré cette intense activité cérébrale qui consiste à sonder ma mémoire comme un océan sans fond, aucun exemple concret ne me vient.Ce qui destabilise le peuple de gauche, c'est l'apathie de ses représentants.Sarkozy peut faire tous les effets de manche qu'il veut, son programme reste ce qu'il est. En effet, l'érection d'un monument d'inégalités, pour toutes les strates de la société.Oui, il veut faire de la France un plus grand Neuilly en pratiquant un clientélisme à grande échelle.Restent les lieutenants tristes qu'il s'est choisi et qui font feu de tout bois. Les propos absurdes de Dati sur la surpopulation carcérale, oublaint de facto qu'elle parle d'hommes, de femmes, qu'il ne s'agit pas que de sanction dès lors qu'on parle de prison, mais qu'il s'agit bien souvent et surtout de drames humains.Darcos, qui va vite devenir le pire ministre de l'éducation que ce pays ait jamais connu. Et je ne parle pas de Pécresse qui ne sait distinguer ses souliers de ses propres pieds.Eux tous composent son vrai visage, mais son omniprésence médiatique et ses discours grandiloquents, pathétiques d'émotion pour midinette, empêchent la majorité des gens d'apercevoir la face cachée de l'iceberg.En attendant, en face, c'est le néant.Jusqu'à quand ?
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T
Bravo M. Vasseur, voilà un post admirable... Je lis les derniers et vous comprends dans votre désespoir vis à vis du PS. Il faut réunir toutes les personnes qui veulent reconstruire pour faire tomber la direction, c'est maintenant une urgence. L'opinion ne nous pardonnera pas de n'avoir pas voulu prendre la mesure de la défaite.Cordialement,http://mitterrand.2007.over-blog.com
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