Emmanuel Macron et les Réseaux Sociaux

C’est entendu pour Emmanuel Macron, les violences auraient pour cause les Réseaux Sociaux. Je cite « il y a un changement anthropologique de nos sociétés qui vient des réseaux sociaux ».
J’avoue que ce type de raisonnement aussi simplistes me laisse pantois. Pour moi, les mots continuent à avoir un sens, aussi quand on parle de changement anthropologique cela semble impliquer qu’avant, il y avait moins de violence ???
Je sais que nous sommes désormais dans le temps de l’immédiateté mais tout de même… Les violences individuelles ou collectives n’ont pas attendu les réseaux sociaux pour exister.
Je sais aussi que pour éviter toute forme de réflexion qui pourrait mettre à mal son mode de pensée, il est commode de trouver le bouc émissaire idéal s’offrant ainsi un confort intellectuel dès plus aisé.
Et aussi de rappeler, qu’il y a une vingtaine d’années, la violence était souvent le fait des fans du Heavy Metal ; il y a dix ans, on a changé pour le passionné de jeux vidéos… aujourd’hui ben, c’est l’accro aux réseaux sociaux. Demain ? on trouvera.
J’ajoute qu’à ma connaissance la bande à Baader ou la Loge P2 ne sont pas issues d’Arpanet ou encore que la pédophilie n’est pas née avec Internet.
Quant à la violence verbale ; « l’agité du bocal » ce pamphlet de Céline vis à vis de Sartre a été écrit en un temps où l’ordinateur individuel n’existait pas et pourtant, cela se pose là.
Dans ces domaines, les exemples sont malheureusement non exhaustifs et sans fin. La violence est malheureusement une constante de l'histoire de l'Humanité.
Là seule chose où je peux me retrouver sur une des conséquences des réseaux sociaux, c’est une plus grande visibilité de ces accès de « violence ». Mais à la différence d’une conversation que j’ai eu avec mon ami journaliste, Bruno Renoult ; cette surexposition n’est pas la cause de l’hystérisation de la société mais bien davantage un des symptômes.
De fait la question qu’il convient de poser n’est-elle pas plutôt « Pourquoi les réseaux sociaux sont ils devenus le réceptacle de cette violence ? ». Ceci étant dit, une telle approche oblige à aller un peu plus loin que la seule évocation du bouc émissaire et qu'on aborde un territoire de causalités multiples, complexes et interdépendantes.
Bref, ce que le monde politique appréhende de plus en plus difficilement quelque soit l'appartenance partisane.
Pour ma part, je crois que cela tient aussi au délitement des corps intermédiaires qu’on connaît depuis une trentaine d’année et aux évolutions d’une société qui a perdu beaucoup de repères et de sens.
PS : je dois revenir sur cette question d'Hystérisation du débat publique... c'est en cours.
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