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Marc Vasseur (Journal à quatre mains)

Crise économique : pas de dommages collatéraux… ben non.

10 Octobre 2008 , Rédigé par Marc Publié dans #Reflexions...enfin on essaye

 

 

A l’heure ou je commence ce billet, les bourses européennes font un nouveau grand plongeon… je repense ironiquement au titre de la Tribune d’hier « la bourse de Paris repart de l’avant »… avant le grand saut.

 

Plus sérieusement, et bien que n’étant pas économiste, même si on ne se demande à quoi peuvent-ils servir pour la grande majorité d’entre-deux si ce n’est prévoir le temps qu’il a fait hier, je m’interroge sur de plus en plus sur l’impact de cette implosion économique qui déborde largement des seules place boursières.

 

Il n’est jamais inutile de rappeler que nos divins prévisionnistes, à l’origine de crise, avaient tous ou presque ânonnés en cœur « c’est propre aux Etats-Unis et seulement sur quelques produits dérivés »… Ensuite, on nous a servi le couplet du « bon ça touche un peu plus que cela mais rassurez vous ça restera outre atlantique »… il y a encore quelques jours, face aux faillites européennes et à la dérive d’un Etat en quasi faillite (l’Islande). Et cette nuit, on apprend que désormais le Japon est impacté… Comme d’habitude, y a pas de risque, cela ne concerne qu’un acteur mineur… bref on le voit, le risque de contagion à l’ensemble de la planète financière est bien réel voire bien entamé.

 

Autre vérité de l’époque, et même encore aujourd’hui, pour les mêmes… il nous faut distinguer le bon du mauvais capitalisme. Bien, bien… mais il s’avère que cette « spéculation » certes financière a un impact sur ce bon capitalisme et donc sur l’économie réelle. Cette spéculation in fine avait comme but initial d’alimenter ce fameux moteur de la croissance à travers le crédit facile mais le crédit à n’importe quel prix… pour financer des biens de toutes natures… aussi ce subtil distinguo entre capitalisme financier (le mauvais pour celui qui ne suit pas) et capitalisme économique ne tient donc pas la route… on est bien dans de l’économie tout ce qu’il y a de plus réelle.

 

L’immobilier, le bâtiment sont les premières victimes de ces jeux complexes (le mot étant employé volontairement). Nous ne sommes probablement qu’aux prémices d’un véritable choc qui laissera sur le carreau certes des traders (merci à toi Vian « j’irai cracher sur vos tombes ») mais surtout touchera de plein fouet des milliers de salariés, des milliers de travailleurs pour qui la couverture sociale se réduit comme peau de chagrin ici et surtout ailleurs. Je pense aussi aux retraités à qui on a vanté depuis tant d’années la retraite par capitalisation, et vous renvoie à l’article de l’ami peuples, où aux Etats-Unis ces fonds si merveilleux ont perdu pas moins de 1.470 milliards d’euros et on peut légitimement penser que cette reconstitution prendra plus de temps que celui nécessaire à son effondrement.

 

Bâtiment, retraités, immobilier et pas seulement… En France, nous entrons seulement dans le gros de la turbulence que déjà les PME sont déjà à la peine. Certes, il y a bien un problème de relations entre elles et les établissements bancaires (le plan d’aide du gouvernement n’est pour une fois pas une absurdité) mais les causes ont l’air plus profondes, avec des carnets de commandes qui sont loin d’afficher une réelle vigueur et en toute logique les prochains mois devraient amplifier cette réalité de l’économie vraie.

 

Le mal est profond et moins qu’on puisse dire c’est que pour l’heure nos immenses dirigeants se contentent du service minimum… des déclarations qui contredisent ce qu’ils avaient dit quelques mois plutôt, des appels grandiloquents à une prise de conscience et … et c’est tout. Aucune esquisse de propositions et surtout aucun mea-culpa sur un système qui a définitivement sorti l’humain de son fonctionnement.

 

Au fond on risque fort d’assister au même spectacle que celui joué sur l’urgence environnementale… des trémolos et on continue comme avant en reportant le protocole de Kyoto à une date ultérieure… « On »  a cédé à tous les lobbyistes industriels désireux de préserver leurs bénéfices et leurs dividendes ; là l’ultime différence se situera sur des lobbyistes financiers… la belle affaire.

 

Au final, je doute que tout cela débouche sur autre chose qu’une mécanique capitaliste dont la finalité restera l’accumulation de richesses au détriment du plus grand nombre… surtout si le Medef est le seul à la tête de sa moralisation.


"Le crédit, loin de contribuer à abolir ou même à atténuer les crises, en est au contraire un agent puissant." (Rosa Luxemburg). Merci au lecteur qui m'a laissé cette citation.

Sinon… le PS doit-il reporter son congrès ? Honnêtement, je me demande si les militants s’intéressent encore au non évènement qui se profile… on prendra les mêmes et on recommencera. Au moins ça nous épargnera de mettre les mains dans le cambouis.


Edit : on m'a fait parvenir un lien vers un document d'une grande qualité pédagogique pour tout comprendre des subrptimes, de cette fameuse titrisation... je voue le recommande !!! Un grand merci.

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I
Nous sommes à la fin d'une ère économique et financière !<br /> La plupart des commentaires évoqués sont aujourd'hui dépassés. Un ami américain vient de nous envoyer un graphique impressionnant. Ce graphique détonne parce qu'il rapproche le poids du marché des dérivés (abstrait et dématérialisé) de deux grandeurs bien réelles : <br /> 1. Le PIB mondial, c'est-à-dire la richesse générée par tous les pays de la planète en un an.<br /> 2. La capitalisation boursière mondiale, c'est-à-dire la valeur de toutes les actions et obligations (d'État et d'entreprises) cotées sur toutes les places, partout dans le monde.<br /> La valeur des produits dérivés pèse 10 fois plus lourd que la richesse réelle créée par l'économie mondiale dans sa totalité et plus de 5 fois la valeur des actions et obligations cotées sur les marchés mondiaux.<br /> Le volume des marchés de produits dérivés sur les six dernières années a explosé de 500%.  <br /> Couvrir ses positions est une chose, faire des arbitrages en est une autre. Ce qui ne va pas, c'est le rapport de 1 à 10 entre la richesse réellement produite et les dérivés. <br /> Aujourd’hui, nous enregistrons une baisse généralisée des taux d'intérêts des banques centrales, le Japon en tête avec un taux actuel de 0,30%, des taux pratiquement jamais atteints, a contrario, une baisse généralisée des matières premières et principalement des métaux, les graphes des programmes informatisés sont tous dans le rouge. Ces programmes dans l'état actuel de la situation financière et économique mondiale sont obsolètes. <br /> C'est l'entièreté de notre système économique qui doit être revu et principalement les instruments de bourse qui permettent à des individus ou à des sociétés de pouvoir faires des opérations et des interventions sur des marchés en n'ayant pas le capital nécessaire pour répondre de leurs engagements.<br /> achat or
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D
AFP. La présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal (PS), a tenu vendredi une réunion à Poitiers avec les représentants des banques et des petites et moyennes entreprises de la région, pour faire le point sur la situation économique."C'est le rôle de la collectivité de mettre les partenaires en contact. Les entrepreneurs ont pu demander aux banquiers de ne pas être frileux, en retour les banques ont assuré qu'elles ont des liquidités", a indiqué Mme Royal lors d'une conférence de presse.Plusieurs dispositifs régionaux d'aide à l'innovation "sur lesquels on n'a pas attendu l'Etat", sont à la disposition des entreprises, notamment pour les secteurs des éco-industries, de l'agroalimentaire, du bâtiment, a-t-elle ajouté.La Région a également annoncé la création d'un fonds d'investissement de proximité avec Gallia, une filiale de la Caisse d'épargne, "afin que l'argent des petits épargnants puisse être placé pour aider au développement des petites et moyennes entreprises en Poitou-Charentes plutôt que dans la spéculation", a conclu Ségolène Royal.
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T
très très bon ce lien sur la crise ;)
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C
Une analyse marxiste du capitalisme :http://egalite.over-blog.org/article-3736113.htmlEt une citation d'actualité :"Le crédit, loin de contribuer à abolir ou même à atténuer les crises, en est au contraire un agent puissant." (Rosa Luxemburg)
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M
Crise alimentaire : les "experts" n'ont pas su/pu anticiper....Crise économique : les "experts" n'ont pas su/pu anticiper....Ces "experts" = économistes, commissions, sous-commissions, ministres des finances, clubs de réflexion, institutions finanières, organisations diverses, banques ... nationaux, européens, internationaux... à quoi servent-ils alors ?Quant au ps, crise ou pas crise, toujours aussi nul!
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