Laurence Parisot sur son beau cheval blanc…
Quel week-end pour le monde des grandes entreprises et le MEDEF…
Pensez donc, on indemnise un gars, Denis Gautier-Sauvagnac, soupçonné de pratiques un peu limites pour de compte l’UIMM, à hauteur de 1.000 années de smic et on voit Laurence Parisot enfourcher son beau cheval blanc de la transparence et porter le fer contre cette puissante fédération.
Une bien belle image d’Epinal pour notre championne de la flexibilité et de la précarité des salariés… celle qui ose la comparaison amour, travail… oui quand on est puissant on ose tout. Vous me direz qu’elle s’est appliqué ce principe de flexibilité ; une fois ébruitée cette modique somme, elle n’a pas hésité une seconde à quitter son lieu de vacances au camping du Perroquet à Bray Dunes pour faire la route au volant de sa Logan… et à son arrivée elle a pu vilipender ses pratiques d’un autre temps… enfin pas lointain, pour rappel, le patron de la Société Générale est toujours en place… bon d’accord, il eut été dommageable de faire de lui un responsable, un bouc émissaire… J’aime ces beaux exemples de précarité et de flexibilité.
Vous sentez poindre sous mon propos une certaine ironie, voire une perfidie de mauvaise aloi… non que diable… je me pâme devant cette nouvelle cavalière de la transparence et de la moralisation du capitalisme… Bon, il est vrai, je m’interroge sur les ressorts velléitaires de Madame Parisot… curieusement, ses grandes envolées mélodramatiques interviennent au moment où la commission Date en charge d’apporter des réponses en matière de droit des affaires a rendu ses propositions…
Et c’est cette heureuse concomitance qui gâche mon plaisir… Comme souvent en pareil cas, il s’avère toujours utile d’avoir un écran de fumée efficace pour cacher des ambitions beaucoup moins claires en matière de transparence financière.
A lire Séverine Tessier président d’AntiCor (réseau anticorruption regroupant des élus de toutes sensibilités et des citoyens, parrainé par des personnalités politiques, responsables associatifs, journalistes, syndicats), les ambitions en matière de lutte contre la corruption sont très largement à la baisse.
En effet comment interpréter la volonté de dessaisir les délits financiers des juridictions civiles pour les transférer vers les seuls tribunaux de commerces. Dans le même sens, la ministre de la justice a déjà prévenu qu’elle ne reprendrait pas le concept de class-action permettant des procédures collectives.
Ces deux seuls points mettent déjà en porte-à-faux cette soi-disante volonté de moraliser les affaires. Mais une fois encore, il ne faut pas se tromper, il n’y a pas d’erreur dans la politique de Nicolas Sarkozy car l’objet initial de cette commission n’était pas de moraliser les affaires mais de les faciliter comme cela avait été annoncé à l’université du Medef…. On est bien loin de la moralisation des affaires.
Alors vous comprendrez que les grands moulinets de Laurence Parisot me semblent un peu sur joués… et permettent de cacher une réalité un peu moins flatteuse.
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