Notre Dame des spiritualités.
L’émoi de l’incendie de Notre Dame de Paris dépasse largement nos frontières hexagonales. Et plus intéressant encore, il transcende nos croyances, nos cultures, il touche au plus de profond de l’être humain.
A cet égard, j’ai également été touché par cet événement.
Non parce qu’il s’est joué sur notre sol mais plus sûrement parce qu’il renvoie aux symboles d’un tel édifice. Au fond, ces édifices remarquables n’incarnent-ils pas dans leur construction, la grandeur spirituelle de l’être humain, au-delà des croyances de chacun. Ils expriment une part de spiritualité que chacun porte en lui, au-delà de son propre destin. Renforcé par le fait, que ces construction se sont souvent étalées sur plusieurs générations ou ont survécu par delà les millénaires.
Il y a quelques années, lors de la destruction des Bouddhas de Baiyam par les talibans, j’avais éprouvé cette même tristesse doublée, pour le coup, d’une fureur vis à vis de ces auteurs. Ces derniers voulant affirmer par leur acte, la négation de toute autre croyance que la leur, négation qui porte déjà en elle, la disparition de toute forme de spiritualité.
Disparition qui peut entrer en résonance avec notre société d’hyperconsommation et l’instantanéité où les seuls marqueurs doivent désormais être quantifiables, mesurables.
Ces grandes réalisations humaines (Notre Dame, Pyramides…) si elles avaient en première fonction de rendre hommage à un dieu, à une divinité, leur inscription dans le temps, dans une histoire intemporelle. Elles ont finalement dépassé, transcendé leur caractère cultuel, pour nous renvoyer à notre propre condition humaine.
Aujourd’hui, « on » s’extasie devant une tour élevée à Dubaï… comme un symbole de la vacuité de notre époque.
Alors que restera-t-il de cet élan spirituel, de cette mobilisation pour sa rénovation ? probablement peu de choses. Et à chacun de ces désastres, c’est aussi un peu de notre humanité qui s’en va, imperceptiblement.